La Thaïlande avec vue sur la mer d’Andaman: l’île de Phayam
Faire semblant d’être en vacances… Hum! Difficile! Mais c’est l’atmosphère du lieu, ici. Des vacanciers qui sont ici pour quelques jours, quelques semaines, mais rarement plusieurs mois. Nous commençons notre deuxième mois sur l’île et avons trouvé notre routine.
Mais comment être en vacances quand nous sommes partis pour un an et que notre porte-feuille est très aminci? Nous pratiquons la frugalité dans un contexte où les touristes se payent la traite. Notre hutte est très élémentaire. Je dors dehors, sur un matelas de sol et sous un moustiquaire.
Marie et les enfants sont entassés dans un lit double qui n’a pour matelas que des ressorts inconfortables. Dans la hutte, il ne reste que peu de place pour nos bagages et pour circuler. La plomberie n’est pas sophistiquée et les odeurs de la fosse septique – y en a-t-il une? – envahissent notre chambre. Avec le plus d’équanimité possible, j’essaye d’accepter joyeusement cette simplicité. Les enfants ne se sont jamais plaints de cette rusticité.
Au contraire, les enfants sont au septième ciel. Leurs amis Jai et Maya sont voisins. Blanche, qui a l’âge de Maël, habite aussi à côté. Dès l’aube, ils sautent sur la plage. Ils courent avec les chiens, lesquels font souvent le pied de grue devant notre hutte, en attendant Maël-l’ami-des-animaux.
Nous avons trouvé quelques points d’approvisionnement, pour acheter des fruits et des légumes, de même que du pain, des mueslis et du beurre d’arachide (8$ pour un pot de 500g de beurre d’arachides Skippy, pas bio, très sucré et salé). Nos déjeuners et nos soupers sont répétitifs: muesli, pain et beurre d’arachides le matin, et sandwichs avec concombres, tomates et oeufs, le soir. Le café filtre et le thé sucré au lait le matin sont comme un rituel. Après l’heure de méditation et quelques étirements, dire bonjour au matin en sirotant un petit plaisir. On peut être frugal tout en étant hédoniste, n’est-ce pas?
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Salut François,
Nous arrivons de 2 semaines à Isla Mujeres. Les billets étaient payés depuis 6 mois et ayant vu les enfants compter le dodo depuis 179 dodos, nous n’avons pas osé annuler, malgré le budget maigrichon.
Nous avons partagé une très petite chambre à 4 et préparé nos repas.
Vivre dans un paradis touristique avec très peu d’argent est une belle analogie de la vie intérieure, en effet. Tous ces vendeurs qui sollicitent notre attention avec les BBQ, les massages, les vins, les poissons à toutes les sauces. Il n’y a pas de limite à ce qu’on pourrait dépenser d’énergie à l’extérieur de soi, jusqu’à se souler, malade, et finir vidé à se demander à quoi ça rime au fond… Mais n’est-ce pas comme cela en nous-mêmes de toutes façons? N’avons-nous pas une myriade de petites voix intérieures qui nous agitent des miroirs aux alouettes: « Hé amigo, par ici, moitié prix pour toi… ». On est riche de ce dont on peut se passer. On est maitre de ce qui ne détourne plus notre chemin. Cela me rappelle un « mantra » enseigné par Mathieu Ricard: « Je n’ai besoin de rien ».
La «sobriété heureuse», écrit Pierre Rabhi. Vivre frugalement, se contenter de ce que l’on a, ne pas espérer ni plus ni moins, sinon aspirer à changer sa vision du monde pour être plus positif, constructif, et joyeux!
La frugalité éveille nos sens et notre esprit au subtil…
L’éveil se produit quand j’accepte avec patience et équanimité de vivre avec peu de moyens… Si je réagis avec aversion ou avec envie par rapport à la frugalité, je ne m’offre pas vraiment l’occasion d’explorer les richesses intérieures du monde!
Profitez bien de vos derniers jours en Thaïlande!