La Thaïlande au quotidien

La Thaïlande au quotidien

Voilà! J’ai retrouvé mon poids de voyage, c’est-à-dire que je suis de plus en plus osseux et de moins en moins graisseux! En voyage, surtout quand nous dépendons des restos pour nous nourrir, je suis du genre plutôt frugal – souvent malgré moi. Frugal, parce que j’essaie de me contenter de ce qu’on nous sert dans les restos: les portions sont souvent petites et le prix assez cher, et la bouffe n’est pas nutritive (c’est plutôt du genre frit dans beaucoup d’huile avec beaucoup de féculent et peu de légumes). Alors nous nous commandons un plat chacun et nous nous disons que nous allons nous contenter de cela jusqu’au prochain repas. Ce n’est pas rare que nous ayons faim entre les repas! Je trouve cela un peu irritant… Les Thaïlandais grignotent souvent, surtout dans les villes où ils s’arrêtent sur le bord de la route pour s’acheter des collations que vendent des cuistots itinérants, installés derrière leurs chariots.

Nous sommes déménagés dans une maisonnette, le 27 février. Nous sommes situés dans la forêt, à 15 minutes de marche de la plage. C’était bien d’avoir la plage devant nous tous les matins, quand nous habitions dans la hutte. Mais c’était vraiment rudimentaire et je commençais à être vraiment écoeuré du plancher (pour dormir) et de l’odeur des toilettes. Aussi, notre hutte était inconfortable durant l’après-midi, tout exposée au soleil plombant et le sable chauffé à bloc rayonnant autour de nous comme un sauna.


Nous avions aussi très hâte de reprendre le contrôle sur la cuisine. Notre maisonnette est construite sur deux étages. Le rez-de-chaussée est principalement aménagé en grande terrasse. Il y a la cuisine et la salle de bain qui sont en bas. Nous sommes les quatre installés dans la grande chambre à l’étage. C’est très aéré, il y a des fenêtres sur tous les côtés, et la grande porte de notre chambre ouvre sur un balcon où la vue sur la forêt environnante est superbe.

Il y a des bananiers et des ananas qui poussent autour. Nous pourrons les récolter quand les fruits seront presque mûrs, avant que les oiseaux ou les fourmis les envahissent. Déjà, la base d’un des fruits d’ananas a viré au jaune et nous pensons le couper demain ou après-demain. Il y a un régime de bananes qui nous attend, suspendu au-dessus de nos têtes sur son plant. Il faut surveiller les arêtes des fruits pour voir quand elles deviennent de plus en plus arrondies, et il faut faire vite, avant que les oiseaux bouffent tout avant nous.

Les toucans nous survolent parfois en groupe. Leurs becs jaunes immenses les démarquent dans le feuillage touffu des anacardiers et des hévéas. Les hévéas sont cultivés pour le latex, pour fabriquer du caoutchouc naturel. Chiyoko, notre proprio d’origine japonaise qui vit sur l’île depuis 20 ans, fait le commerce du latex et elle emploie des Birmans pour faire le boulot. Les Birmans habitent dans des huttes traditionnelles que leur loue Chiyoko.

De nombreux Birmans obtiennent des permis de travail thaïlandais pour trois mois. Nous en avons croisé plusieurs sur la mer entre la Thaïlande et la Birmanie alors que nous sommes allés renouveler notre visa dans un port birman. Les Birmans eux-mêmes doivent souffrir ces allers-retours fréquemment, en plus d’accomplir des tâches exigeantes sur les îles, des boulots que les Thaïs ne veulent pas faire: route, cueillette des noix de cajou et autres services domestiques.

Nous avons trouvé un refuge dans la forêt. Nous ne sommes plus bercés par le chant de l’écume des vagues perissantes. Mais la faune produit une symphonie magnifique: ça vibre de vie. Nous voyons régulièrement des geckos dont une famille a élu domicile dans les planches entre les deux étages de notre maisonnette. Il paraît qu’il y a des singes également, mais nous en avons aperçu seulement sur le bord de la mer à Monkey Beach.