Des vacances en Bretagne!

Des vacances en Bretagne!

Photo: Le mont Saint-Michel.

Ce n’est pas trop farfelu de dire que nous sommes allés en Bretagne pour «prendre des vacances de notre voyage»… Avant même notre grand départ en juin 2014, nous avions imaginé un détour par la Bretagne, ses côtes, ses monuments et ses kouign-amann — une pâte viennoise ou une pâte à pain tourée avec du beurre qui est ensuite bien beurrée et sucrée, le tout cuit jusqu’à ce que ça soit bien caramélisé. C’est parfois dégoulinant de beurre — un peu trop — mais quand c’est réussi, ça craque le caramel sous la dent et la pâte sucrée fond dans la bouche. Avec un espresso svp…


Nous avons eu souvent l’impression, en Bretagne, de rencontrer des amis de longue date. À Lannion, chez Too Ti Bon, le chef Gwendal Clady nous a préparé des plats maison bio avec des ingrédients locaux de saison. Improvisés, originaux et délicieux — mais pas chers — ces plats, mais surtout notre rencontre avec un jeune passionné de cuisine nous ont tout de suite fait ressentir la richesse du réseau local des artisans bretons.

À Louargat, Cyril et Isabelle Pinabel nous ont offert une visite approfondie de leur manufacture où on fait du pain bio au levain avec des farines bio moulues sur place et où on fait aussi toutes sortes de pains, viennoiseries et plats emballés sous vide. L’échelle de l’entreprise est extraordinaire, mais c’est le souci de l’être humain et de l’environnement que nourri les Pinabel qui a touché droit au coeur.

Pour nous, ces vacances c’était l’occasion de décrocher du rythme de la ferme et de la boulangerie, pour se retrouver à quatre, entre nous, et pour reprendre un rythme qui serait plus le nôtre. Réussi? Plus ou moins… Avec plusieurs heures de route et des changements fréquents de destinations, nous avons pris conscience du besoin d’enracinement des enfants et de leur désir grandissant de retrouver les leurs — amis et parents — à la maison. Et cette fois-ci, la maison c’était celle au Québec. Ainsi grandissait leur impatience face à leurs parents aventureux, désireux de prendre la route et de voir du pays.

La découverte du nouveau fait toujours un certain effet. Mais avec le temps, elle ne suffit plus. Autant aux enfants qu’aux parents se révèle l’importance des amitiés au long cours, celles que nous nourrissons depuis des années chez nous.

La route avive un sentiment de légèreté — tout en nous soumettant parfois à de vifs creux où nous nous demandons pourquoi nous nous mettons tant en mouvement. Nulle part en voyage n’avons-nous trouvé un endroit que nous aurions pu appeler «chez nous». Le voyage comme tel n’est pas non plus notre demeure. En recherchant un sentiment d’engagement profond envers nous-mêmes et les autres, nous avons réalisé — encore une fois — que notre «chez nous» est bien en présence de nos proches. C’est toutefois avec le sentiment d’avoir nourri un lien profond avec nos amis français, gallois, suédois, etc. que nous rentrerons à la maison après ces vacances.