La route des pains me suit jusqu’en Thaïlande!

Deux fours à pain à Maejo Baandin. Puisque Pi Thongbai construit des maisons de terre, avec des briques de terre argileuse mélangée avec des écales de riz, il était presque évident qu’un voyageur de passage aurait construit un four à pain en argile. Deux voyageurs précédents ont ainsi chacun construit un four. Cela a donné deux fours qui n’étaient pas utilisés, car leurs concepteurs semblaient ne pas s’y connaître en la matière.

L’un des fours possède une ouverture si petite que la combustion ne peut pas avoir lieu correctement. De plus, une cheminée est fichée en plein milieu de la voûte, empêchant ainsi le four d’accumuler la chaleur. L’autre four est mieux réussi. Kory et moi avons cependant retiré la cheminée qui siphonnait la chaleur du four, avons bouché le trou avec de la terre argileuse et avons chauffé le tout.

On ne fait pas de la pizza en Thaïlande si facilement! Trouver farine, sauce aux tomates et fromage relève de l’exploit. Il faut improviser avec une farine de mauvaise qualité, préparer sa sauce avec des tomates fraîches (ce qui est excellent) et accepter ce fromage qui n’a de fromage que le nom…

Mais les Thaïlandais qui nous ont vu faire se sont emballés d’excitation. Om et Pare se sont appliquées à préparer leurs pizzas et à se photographier avec leurs mobiles, pendant que nous chauffions le four en continu. Elles ont aimé ce qu’elles ont fait et goûtés! Même le père d’Om, qui d’habitude n’aime pas la bouffe occidentale, a mangé quatre pointes!

Après les pizzas, nous avons fait cuire une quinzaine de pains plats, pour le plaisir de prendre un petit déjeuner nord-américain : beurre d’arachides et confiture, une rareté en campagne thaïlandaise!

Avec mon ami Kory, ce fut un bon huit heures de préparation et de travail que nous avons vécu dans la joie et le partage. Car quoi de mieux que d’offrir en partage les fruits de sa passion? Quand on est fou de pain, on ne peut pas chasser le naturel…