Svensk Turist

Svensk Turist

À un rythme lent d’environ 200 km par jour (mais il faut compter trois heures continues de route à bord de notre Bedford), nous avons complété notre parcours de Stockholm à Trelleborg. La route suivait la côte est de la Suède, en alternant entre les paysages ruraux et la côte marine. Au cours de la dernière semaine, nous avons vécu au bord de la mer, en compagnie des chaloupes, barques, petits et grands voiliers, paquebots, cargos, et autres embarcations.

Routine à la fois éprouvante et exaltante. Rouler, manger, dormir. Cultiver la patience quand l’impatience gagne notre humeur, quand les enfants ne pensent plus qu’à la satisfaction immédiate de tous leurs désirs. Dans l’univers clos d’une autocaravane, regarder l’horizon pour ne pas suffoquer.

Les haltes offrent des jeux merveilleux pour les enfants. Des moments de détente pour les parents. Des escargots et des limaces collectées dans les boisés se font la course. Seule demeure, après la course, la trace gluante des champions. Nous voyageons pour découvrir un monde neuf. Les enfants s’émerveillent et s’amusent souvent avec des choses simples qu’on retrouve partout: animaux de compagnie et de ferme, eau et sable, parc de jeux, etc. Les repères dans ce monde neuf sont aussi des moyens pour aller vers la découverte.

Dans les ports, près des marinas, nous n’étions pas les seuls autocaravaniers à nous établir. Les touristes que nous sommes se laissent aller à observer, décrire, évaluer et pointer les diverses embarcations à flot. Pour le régal des enfants et le nôtre aussi, avouons-le, nous avons marché sur les quais pour nous laisser émerveiller par des voiliers de rêve.

À Ystad, nous avons garé notre Bedford dans le stationnement de la marina, juste aux côtés de la plage donnant sur la Mer Baltique. Eau salée, plage de sable fin, vagues. Jeux. Plaisir partagé avec les enfants.

Dans le centre-ville, sur les airs des thèmes musicaux de Le bon, la brute et le truand, et de Il était une fois dans l’Ouest, composés par Ennio Morricone, j’ai souris devant cette rencontre culturelle fortuite entre une fanfare suédoise et le western.

Une histoire raconte qu’un géant, ales en suédois, habitait Allinge en pleine Mer Baltique. Il projetait de fournir en rochers la construction d’un bâtiment à Lund. Les rochers sont atteris à Kaseberga, selon l’histoire. À Ales Stennar, un assemblage de rochers, en forme de voilier, témoigne de la légende. Orienté en fonction des elliptiques solaires, le voilier navigue sur la lumière des solstices et des équinoxes. Aperçu de loin, sur l’horizon, les pointes de rochers se confondent avec les ombres des touristes. Nous sommes en plein coeur de l’attraction.

Sur la côte sud de la Suède, entre Ystad et Trelleborg, le paysage bucolique s’est transformé en un long circuit touristique. Ici se massent des foules de touristes provenant du continent. Dans un stationnement vacant près du port de Trelleborg, nous avons joints notre autocaravane à des douzaines d’autres. L’autoroute n’était pas loin. Les eaux stagnantes de la baie endiguée empestaient. Dans cette odeur fétide, nous avons passé la nuit afin d’attraper un traversier vers Warnemünde, dans la région de Rostock, en Allemagne.

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