Lidingö est l’une des nombreuses îles, parmi les plus grandes, qui composent l’archipel de Stockholm. Située à moins de quarante-cinq minutes en transport en commun du centre-ville de Stockholm, cette municipalité-île étonne par sa nature, sa verdure et ses lacs.

À moins de deux minutes de marche de l’appartement de Mikael, qui nous accueille chez lui, nous avons accès à une plage publique où nos enfants passent la majeure partie de leur journée, lorsque nous ne sommes pas sortis pour explorer Stockholm. Aux premières heures de la journée, dès leur réveil, les enfants enfilent leurs maillots de bain, déjeunent en vitesse et font le pied de grue devant la porte, nous priant ainsi de nous dépêcher afin de les accompagner pour la baignade.

Lors des deux dernières semaines de juillet, ce fut la canicule en Suède. Le thermomètre a franchi la barre des trente degrés régulièrement. C’est un événement rare. La vie en autocaravane n’est pas facilitée par ces conditions, puisque l’aération est insuffisante dans cette carcasse de tôle dont des relents d’essence empestent la cabine. Les moustiques se joignent également à la fête. Nous fixons avec du ruban gommé des pseudo-moustiquaires sur les cadres des fenêtres, afin de nous emprisonner de tout dard volant. Nous nous coupons du même coup de la brise fraîche de la nuit. Nuits étouffantes.

Au centre de Lidingö se trouve une réserve naturelle. Ici, aucune frustration de l’agitation urbaine ne subsiste : on enfile ses chaussures de course, son maillot de bain ou on enfourche son vélo, et l’activité physique, en pleine nature, est à la porte. La course à pied annuelle qui se tient sur Lidingö est l’une des courses crosscountry les plus imposantes au monde (http://www.lidingoloppet.se). Les différents parcours varient entre quatre et trente kilomètres. Les bornes qui jalonnent les parcours de quinze et de trente kilomètres sont là, en tout temps, à attendre le souffle et la sueur des coureurs qui profitent de ces sentiers traversant une campagne bucolique. Des chevaux, des chèvres et des moutons paissent paisiblement sous un ciel azur.

Les sportifs dont l’intérêt porte moins sur l’endurance que sur la musculation se réjouiront de trouver des gymnases extérieurs à différents endroits de la réserve. Les parents qui se demandent également quoi faire de leurs enfants surexcités feront également bien d’amener leurs enfants s’efforcer sur les appareils construits tout en bois. Ce mini-parc de jeux ou d’entraînement, selon les points de vue, propose des modules ergonomiques accompagnés d’instructions imagées.

J’y exerce ces muscles auxquels je ne pensais plus depuis quelque temps. Le voyage défait la routine. J’en ai perdu mon horaire de course hebdomadaire. La conduite d’une autocaravane a nui à ma posture et à ma souplesse. Quoi de mieux qu’un séjour à Lidingö pour se refaire une santé…

La loi suédoise consacre le droit de tous d’accéder à la nature et d’y pratiquer des activités de plein air. Ce droit est conditionnel à la responsabilité de tous de veiller à la protection de la nature. Dans Lidingö, alors que nous sommes si proches de la ville, ce principe est mis en pratique de multiples manières.

On retrouve à quelques endroits des sites de camping aménagés au moyen de ronds de feu et d’abris en rondins. Le bois pour le feu de la veillée est également fourni gratuitement. Nul prix d’entrée, nul prix de location. Simplement une invitation à sortir dehors, à prendre l’air et à prendre soin de soi et de la nature. Ailleurs, au détour d’un sentier, j’ai vu une voiture garée au côté de laquelle était plantée une tente. Pour autant que nous ne nuisions à personne et que nous prenions soin de la faune et de la flore, nous pouvons camper où bon nous semble.

L’eau est au coeur de la vie et de la culture dans l’archipel de Stockholm et partout sur la côte de la Mer Baltique. En empruntant les bateaux-bus qui font la navette entre les municipalités-îles autour de Stockholm et le centre-ville (le tarif de passage est inclus dans tout billet), nous découvrons Stockholm du point de vue des vagues.

Des kayaks de mer et des canots se font dominer, telles des fourmis aux pieds d’éléphants, par des paquebots gigantesques qui font la liaison avec la Finlande. De nombreux fêtards s’embarquent sur ces bâtiments simplement pour faire un aller-retour noyé dans l’alcool, lequel est vendu hors taxe à bord.

Dans le port, le voilier af Chapman fait office d’auberge de jeunesse flottante. Au détour d’une ruelle donnant sur le port, la vision de cette embarcation imprime un repère blanc sur l’étendue de l’immense lac Mälar (Mälaren en Suédois) qui circonscrit Stockholm.

Du bateau-bus, nous débarquons tout près de T-Centralen, le point central de tous les transports terrestres à Stockholm (trains de région et de banlieue, métro, autobus).

À suivre…