Dix jours de méditation

Dix jours de méditation

Le dictionnaire Antidote définit méditer comme suit: «Réfléchir profondément sur (quelque chose)», ou bien «Se livrer à une longue période de réflexion profonde». Les racines du mot proviennent du latin meditari, c’est-à-dire «pratiquer».

C’est intéressant, finalement, comme mot. Assis tout ce temps sur mon coussin de méditation, me perdre en pensées et en réflexions est bien la dernière chose à laquelle je veux consacrer mon temps.

Méditer, c’est pour moi et avant tout une pratique, comme le veut l’étymologie latine. Mais les sciences et la littérature occidentales consacrent au mot méditer un sens proprement rationnel, intellectuel, réflexif, voire un peu trop noble, trop léché.

La méditation marchée ainsi que le balayage quotidien des sentiers étaient l'une de mes activités préférées durant les pauses.

Marcher en méditant et balayer les trottoirs étaient mes activités préférées durant les pauses.

En pali, la langue dans laquelle sont écrits les textes bouddhiques les plus anciens, le terme qui est employé est kammatthana. C’est ce mot-là que le français traduit par «méditation». Kammatthana contient deux racines, soit kamma qui veut dire «action» et thana qui veut dire «base», «lieu». Alors, en pali, quand il est question d’entraînement de l’esprit, de pratiques visant le développement de la concentration et la purification spirituelle, on dit qu’on éprouve les fondements de l’action.

N’est-ce pas drôle que le sens bouddhique de la méditation soit lié à la notion d’action, alors qu’en Occident les discours populaires sur la méditation disent que la méditation est le contraire de l’action? J’ai cru comprendre qu’au moyen de la pratique de l’attention, je pouvais parvenir à couper à travers les racines illusoires qui se cachent derrière mon désir de passer à l’action. M’affranchir de mon attachement au «je», au «moi», au «mien», pour agir librement et de manière altruiste dans le monde.