Veszprém, Hongrie: un colloque sur le tourisme religieux et le pèlerinage

Veszprém, Hongrie: un colloque sur le tourisme religieux et le pèlerinage

Du 19 au 22 juin dernier, j’étais à Veszprém, en Hongrie, où se s’est rassemblée une cinquantaine d’«experts» sur le tourisme religieux et le pèlerinage. Veszprém, à environ 100 km de Budapest, est une ville universitaire paisible où trône un château d’époque. Ce dernier vaut à Veszprém le surnom de «ville de la reine», car c’est ici que la reine devait patienter, seule, avant de pouvoir rejoindre son époux, le roi, pour les noces. Au sommet de la tour de vigie, un mannequin féminin penché par-dessus le garde-corps évoque l’attente de l’autre.

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Contrairement à ce que plusieurs soutiennent, je ne crois pas qu’il vaille la peine d’opposer la figure du pèlerin à celle du touriste. Je pense par ailleurs que les catégories «tourisme religieux» et «pèlerinage touristique» jouent sur des nuances qu’il ne sert à rien de faire. L’un ne s’oppose pas à l’autre, au contraire. Le pèlerin et le touriste sont des identités que les voyageurs ou les scientifiques projettent sur les personnes. Aussi, les voyageurs préfèrent généralement se percevoir comme d’authentiques aventuriers et rejettent à tout prix l’étiquette du touriste. Certains voyageurs diront qu’ils font parfois du tourisme, ou qu’ils font parfois comme les touristes. Mais ils refuseront de dire qu’ils font eux aussi partie de la faune touristique.

J’estime plutôt que les personnes qui voyagent n’ont aucune honte à s’inspirer des guides et récits d’autres voyageurs qui ont fait le voyage avant eux. Ils obtiennent ainsi les renseignements et l’information pour entreprendre un voyage selon leurs attentes. Mais les voyageurs n’aiment pas se retrouver en position d’«infériorité» par rapport au guide, car c’est bien du guide touristique dont il s’agit. Les touristes d’aujourd’hui souhaitent être leurs propres guides, d’où la grande importance qu’ont pris les guides de voyage et autres applications mobiles qui vantent l’«autonomadie», un concept forgé par Franck Michel.

Être nomade et être autonome, le grand mythe du voyage à l’ère du tourisme de masse. La grande différence n’est donc pas entre le pèlerin et le touriste, mais entre le guide touristique et le touriste. Or, tous sont à un moment ou un autre touriste ou guide.

J’ai présenté ces idées durant le colloque… Mais outre les 2 ou 3 autres présentations par des collègues en sciences humaines des religions, je n’ai pas été convaincu par les présentations des autres experts en gestion du tourisme. Durant plusieurs heures, j’ai eu la franche impression de m’être fait promené d’un site touristique à un autre, à travers l’Europe, chacun méritant, selon le conférencier, que nous allions y faire un tour pour y découvrir le potentiel en termes de tourisme religieux.

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Je vous laisse sur quelques images saisies à Veszprém, aux meilleures heures du jour.