Thaïlande: un dernier mot avant de s'en aller

Thaïlande: un dernier mot avant de s’en aller

Voilà! Journée d’allègement. Demain, nous reprendrons le bateau qui nous a menés ici, sur l’île de Phayam. En deux mois, nous avons réussi à accumuler un peu plus que ce que nous pouvons transporter dans nos sacs à dos. Depuis quelque temps, nous avons des fourmis dans les jambes. Nous avons envie de bouger après deux mois de présence sédentaire.

La France nous attend et nous ressentons l’appel de la fraîcheur. Nous nous fabriquons de belles images attrayantes de pains délicieux, de fromage de chèvre et de fraîches tomates au basilic sous un filet d’huile d’olive. Je n’ai jamais senti le bien-être intense que plusieurs semblent ressentir à la plage. Pour moi, la mer, la chaleur, l’humidité et le sable n’apportent pas le sentiment d’apaisement et de confort que plusieurs disent vivre ici. Je me sens lourde, collante, alanguie et sans énergie. Je crois que je suis plus du type «forêt tempérée et rivière». Je recherche ce côté vivifiant qui balance mieux mon tempérament.


Nous pensions visiter l’Asie du Sud-Est: nous nous sommes finalement contentés de la Thaïlande. De plus, nous sommes loin de l’avoir explorée en profondeur. Reviendrons-nous un jour visiter le Laos, le Cambodge et le Vietnam? Comment savoir? Le rythme lent, qui convient le mieux lorsqu’on voyage avec des enfants, nous a interdit les transports trop nombreux. Notre conscience d’un budget limité pour quatre personnes nous a conseillé aussi les longs séjours. Nous aurons voyagé différemment, plus lentement.

Les enfants sont rarement en manque d’idées de jeux. Ils ont repris leur rythme à deux, sans leurs amis Jaï et Maya. Nous avons aussi laissé tombé l’horaire strict d’école et encouragé la spontanéité. Cela a permis de vivre plusieurs belles périodes d’apprentissage sans frustration et avec beaucoup d’enthousiasme de leur part.

Après tout ce temps, peut-être avons nous enfin trouvé un équilibre? Je crois qu’il s’agit simplement de ce qui leur convient en ce moment. Ils ont nourri un désir d’apprendre et un goût pour la liberté qui s’accordent mal avec un horaire strict. Et pourtant, ils parlent toujours de leur école au Québec avec plaisir et désir. Ils ne semblent pas du tout s’imaginer que leur situation est enviable. Ils y retourneront avec beaucoup de plaisir, car l’école pour eux c’est beaucoup plus qu’un lieu d’apprentissage. C’est un univers social où il se passe tant de choses intéressantes pour eux.

Nous réalisons que pour eux le voyage n’est pas si extraordinaire qu’il peut l’être pour les adultes que nous sommes. Leur état d’esprit demeure celui des enfants qu’ils sont. Ils réclament amour, constance, espace libre, jeux et découverte tout comme lorsqu’ils sont à la maison. Tout cela doit bien faire une différence pour eux aussi, non?

Nous entretenons ce désir, cette espérance que cette année en famille, vécue dans des environnements demandant une grande capacité d’adaptation de la part de chacun d’entre nous, aura des répercutions sur leurs façons de percevoir le monde. Des influences positives évidemment, nous l’espérons, mais de quelle nature? Difficile de se prononcer maintenant. N’oublions pas que ce n’est pas eux qui nous ont demandé de partir. C’était notre idée, notre rêve, mais ils en faisaient partie et cela transformera leur être en devenir.