La Ferme des Cabrioles: aux sources d'un mode de vie durable

La Ferme des Cabrioles: aux sources d’un mode de vie durable

Un matin frais

Il faisait frais en ce début d’avril. Après quatre mois et demi en Thaïlande, avec des températures au-dessus des 30°C, nous nous étions déshabitués des températures plus continentales de l’Europe. Retour à 15°C et à plusieurs couches de vêtement. En ce matin printanier, le ciel clair a vu se lever un soleil radieux qui dispersait ce froid qui nous transissait. Malgré nos nombreuses couches de vêtement, nous frissonnions et anticipions l’heure du café ou du chocolat chaud qui nous redonnerait vigueur et chaleur au corps.

De temps en temps, François se dirigeait tôt vers la salle de traite où, chaque matin et chaque soir, Mathieu trayait les chèvres. Une fois les râteliers des chèvres dégagés du foin de la veille, il s’est plusieurs fois chargé d’apporter avec Mathieu un grand bidon de plastique rempli de lait de vache chaud. Les douzaines de chevreaux — plus de 150 — nés au printemps 2015, ne buvaient en effet que du lait de vache bio, car celui des chèvres doit tout aller à la transformation fromagère.

Brouillard matinal sur la Ferme des Cabrioles, région du Perche, Basse-Normandie, France.

Brouillard matinal sur la Ferme des Cabrioles, région du Perche, Basse-Normandie, France.

Arrivé à quelques mètres de la porte derrière laquelle les chevreaux sont abrités, nos pas réveillaient leur appétit. Leurs bêlements s’amplifiaient à un point tel que nous nous étonnions et esclaffions de cette cacophonie. À un certain moment, plus de seize chevreaux devaient être allaités au biberon matin et soir, une tâche d’environ une heure à laquelle Maël et Kaliane ont apporté leur aide. Les chevreaux âgés de quelques semaines se nourrissaient quant à eux à une «multitétines», un seau auquel une dizaine de tétines permettait aux bêtes de tirer de toute leur soif sur le lait chaud.