Photo: Marie-Soleil sur la plage de Poppit Sands, le long du sentier côtier du pays de Galles.

Le sentier côtier du Pembrokeshire totalise 299 km de randonnée pédestre et se joint aux 1400 km du sentier national du pays de Galles. Le sentier du pays de Galles a été inauguré en 2012 et est, selon les promoteurs, le premier sentier à longer la côte d’un pays en entier. Nous pouvons joindre ce sentier national à partir de multiples localités et ainsi profiter, pour une demi journée ou une journée entière de randonnées côtières époustouflantes (voir autres articles). Le sentier du Pembrokeshire commence, ou termine, tout près de Poppit Sands à Saint Dogmaels et circonscrit toute la péninsule du Pembrokeshire jusqu’à Amroth, sur la côte sud.

À Poppit Sands, nous n’avons pas eu la chance d’observer les dauphins tursiops (bottle nose en anglais) dont la saison de reproduction est en septembre et en octobre. Certainement, ceux-ci se dissimulent dans les zones moins fréquentées, loin des plages, de ce bras d’océan qui s’étend vers l’Irlande au nord-ouest et vers les Amériques à l’ouest.

Le long de la plage, les figures géologiques exhibent des plissements et des teintes dynamiques, comme si l’agitation souterraine poursuivait sa danse au contact des vagues qui montent au rythme de la marée.

Je marche seul, en tête ou à la queue, profitant de cet air marin porté par un vent d’automne froid pour me libérer l’esprit. La marche, quand elle se pratique solitairement, peut soulager du poids de ces questionnements que je porte et que trop de conversations rendent confus. Je me laisse imbibé par les teintes automnales qui convient mon regard vers un horizon bleuté, océanique.

Cette région côtière est habitée ici et là. Les vaches, moutons et autres bêtes paissent dans les prés. Il me semble pourtant qu’il manque à ce paysage une forêt ou quelques arbres matures pour jalonner l’étendue. Seules des clôtures et les haies de ronces marquent de leur quadrillage ce paysage qui plonge vers l’infini.

Les enfants s’égaient en compagnie des amis qu’ils se sont faits dernièrement. Ces randonnées dominicales ont été une joie pour nous tous. Elles nous ont porté vers des régions du pays de Galles dont nous ne soupçonnions ni la beauté ni la vigueur naturelle.

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Jon et Amber nous ont reçu chez eux durant dix jours. Maël et Kaliane ont ainsi pu, pour la première fois en trois mois, jouer régulièrement avec leurs amis Emlyn et Gwyneth. Ils ont retrouvé, enfin, cette socialisation et cet univers ludique qui leur est propre. C’est admirable comment Maël et Kaliane développent une complicité entre eux et comment ils parviennent à se nourrir mutuellement au cours de ce voyage.

Je recherche toutes les occasions possibles pour rencontrer des artisans boulangers ou pour faire du pain chez mes hôtes. J’initie alors Jon à mes méthodes, ce dernier étant plutôt du genre à improviser et à ne rien mesurer. C’est comme cela depuis qu’il est tout jeune. Il fait son pain depuis toujours, lui semble-t-il, et cela fonctionne à chaque fois.

Son désir d’apprendre de nouvelles méthodes et de comprendre comment il serait possible d’améliorer son pain le pousse à s’intéresser ce que je fais. Je mélange une pâte assez liquide, qui ne se tient pas seule, mais qui doit être repliée sur elle-même toutes les trentes minutes pour aider la pâte à développer son élasticité et sa souplesse. Après quatres heures de pointage, je découpe la pâte en plus petits pâtons et roulent ceux-ci adroitement. La pâte, si on ne la manipule pas vivement et délicatement, colle aux mains. Les boules sont déposés sur des tissus enfarinés déposés dans des bols de cuisine.

Quelques heures plus tard, nous plaçons aux fours une marmite en fonte émaillée (de type Creuset) afin de la réchauffer complètement. C’est dans ce «four dans un four» que nous cuisons les pains. Les miches sortent du four craquantes, avec une croûte mince mais colorée de tous les tons. Du beige au brun foncé presque noir, la croûte des pains resplendit. Nous nous félicitons de cette fournée et nous promettons de recommencer le lendemain.