Dix jours de méditation
Bien souvent, je me suis surpris à vouloir contrôler volontairement ou involontairement mon souffle. Or, anapana sati, c’est tout le contraire de: «Prends une grande respiration, ça va te calmer.» Le calme mental dont il était question était plus du genre: «Cesse de laisser ton esprit s’agiter et concentre-le sur une seule chose, le plus longtemps que tu peux, sans réagir. Accepte ta respiration, telle qu’elle est. C’est tout.»
Nous passions beaucoup de temps assis, à méditer: environ dix heures par jour, entrecoupées par des pauses pour le déjeuner et le lunch. Le soir, nous écoutions un discours donné par S. N. Goenka (1924-2013), lequel abordait plusieurs aspects pratiques et théoriques associés à cette méthode de méditation. Nous nous levions à 4 heures et allions nous coucher à 21 heures.
Une retraite de méditation, c’est donc avant toute chose un effort d’assise prolongée. C’est une introspection intensive, les yeux fermés.
Au bout de deux ou trois jours, j’ai fait l’expérience d’un calme profond. Ce calme m’a donné un répit de mon habitude à créer un univers de pensées, d’idées, de projets, à tourner en rond dans des souvenirs plaisants ou déplaisants, à me répéter sans cesse des scénarios dans lesquels je m’empêtre intellectuellement ou émotionnellement.
Il m’a semblé évident que l’esprit, lorsqu’il demeure dans un calme profond, se nourrit par lui-même de l’énergie de l’attention, de la pleine conscience et de la concentration. Il se soutient lui-même sans effort. Il ne dissipe plus d’énergie. Plus il s’établit dans le calme, plus il génère une paix intérieure régénératrice.
Bonjour François,
Je suis heureux que tu te sois enfin offert ce 10 jours de méditation; j’en ai fait moi-même plusieurs aux USA, en Inde et en Nouvelle-Zélande. Ça m’a procuré de nombreux aperçus de vérités que je ne soupçonnais pas et qui ont changé mes perceptions, bouleversé bien des croyances et désamorcé plusieurs mécanismes de réaction.
J’aspire depuis lors à ce que la vie elle-même soit méditation, soit la pratique de la présence à chaque action, soit conscience de chaque instant.
Bonne continuation de ta (votre) route !
Au premier degré, il y a l’observation des sensations (de la respiration et sur le corps) et cela est incroyablement efficace pour enraciner l’attention dans le moment présent. Cela désarmorce bien des habitudes de réaction. Je trouve aussi fantastique le fait que, au second degré, c’est l’esprit qui s’observe lui-même quand l’attention se porte sur la réalité de mes expériences, des sensations, dans le moment présent…
Très beau texte!